Manpower – historique et philosophie de l’entreprise Zirkonzahn


 

« Fais bouger le monde avec tes mains…»
 

Savoir se servir aussi de ses mains, pas que de sa tête… Derrière le nom d’Enrico Steger – inventeur de la technologie de fraisage manuel de la zircone et fondateur de l’entreprise « Zirkonzahn » – se cache l’inébranlable volonté de ne pas utiliser que la tête mais aussi les mains pour progresser. Enrico Steger en est convaincu : « L’être humain a en lui un instinct qui le pousse à faire bouger les choses… ». Appliquée à Zirkonzahn, l’expression « faire bouger le monde avec ses mains » signifie notamment que le système de fraisage manuel de la zircone inventé par Enrico Steger permet au prothésiste de réaliser manuellement, de ses propres mains, des pièces prothétiques de haute qualité. Dans le monde d’aujourd’hui, de plus en plus informatisé et de moins en moins manuel, réaliser un tel système était un vrai challenge au départ. La preuve en est que, au moment d’organiser une tournée dans toute l’Europe Centrale pour présenter ce système de fraisage, on craignit chez Zirkonzahn que « les gens se mettent à rire en voyant que ce nouveau système était manuel ! ». C’est pourquoi Enrico Steger opta pour la stratégie suivante : d’abord montrer lors de cette tournée tout ce que ce système était capable de faire et, seulement après, le présenter. Cette stratégie s’avéra être la bonne puisqu’au moment où débutèrent les cours de fraisage zircone (cours Zirkonzahn), c'est-à-dire 6 mois plus tard, plus de 700 personnes s’étaient déjà inscrites à ces cours. Enrico Steger explique un tel engouement par le fait que les gens ont d’emblée été séduits par les performances du système au niveau de la qualité du résultat obtenu.

La société Zirkonzahn exporte aujourd’hui dans plus de 80 pays. Au siège administratif de celle-ci la communication se déroule dans pas moins de 12 langues, avec au dos de chaque dossier le drapeau du pays. Des drapeaux qui vont de l’Union Jack britannique à la bannière étoilée des Etats-Unis en passant par les drapeaux de l’Allemagne, de l’Espagne, du Mexique, de la Corée, de l’Afrique du Sud ou de l’Australie, pour n’en citer que quelques-uns…

Le siège administratif et le site de production de la société Zirkonzahn n’ont pas quitté le pays d’origine du prothésiste-inventeur Enrico Steger : le Tyrol du Sud au nord de l’Italie, région frontalière avec l’Autriche et la Suisse. C’est là qu’est fabriqué le système de fraisage manuel (zircone), le système d’aspiration des poussières, le four de cuisson ou les liquides colorants Zirkonzahn. Là aussi que sont réalisés par frittage les blocs de zircone Zirkonzahn. Enrico Steger a grandi dans la vallée de l’Ahr, située dans la partie orientale du Tyrol Italien. Né de parents ouvriers, il est le benjamin de la famille. Il se décida pour le métier de prothésiste. « Un métier fait pour moi, car à la fois créatif et artisanal. J’ajoute que je l’ai choisi aussi parce que je voulais en quelque sorte contribuer à faire avancer le monde de mes propres mains » explique-t-il.

Enrico Steger commença par exercer le métier de prothésiste dans différents pays, ce qui lui permit de devenir rapidement un prothésiste talentueux. Il apprit beaucoup en Allemagne, un haut lieu de la prothèse dentaire. Vers l’âge de 25 ans il revint dans son Tyrol natal pour y créer son propre laboratoire. « Ce labo, je l’avais aménagé dans la cave de la maison, comme le font pas mal de gens qui se lancent » explique-t-il en souriant. Ce laboratoire marchait bien mais Enrico Steger voulait aussi concrétiser les idées qu’il avait en tête et qui toutes avaient pour principal objectif de faciliter le travail artisanal de ses confrères prothésistes. Ses idées, il les proposa à des fabricants qui, après les avoir peaufinées, les concrétisèrent. Puis, un jour, on lui demanda d’aller donner une conférence au Japon. Comme elle fut un succès, d’autres suivirent, de même que des cours de formation, dans le monde entier.
Au moment où apparurent sur le marché la zircone et les machines – très coûteuses – pour usiner ce matériau, coûteux lui aussi – Enrico Steger eut aussitôt l’idée suivante : Pourquoi ne pas essayer de travailler la zircone manuellement (de ses propres mains) plutôt qu’avec des machines (CFAO) ? Cette nouvelle idée, il aurait pu, comme les précédentes, la vendre à un fabricant mais, cette fois-ci, il préféra opter pour cette solution : « J’ai demandé à un ami s’il valait mieux que je vende mon idée ou que je l’exploite, la commercialise moi-même, sachant que cela me demanderait énormément de travail ». « Tu dois exploiter ton idée toi-même Enrico, ne serait-ce que pour les décharges d’adrénaline. » Cette réponse de son ami pesa lourd dans la balance puisqu’elle se traduisit par la création de la société Zirkonzahn, en 2003. Enrico Steger suivit son conseil et redescendit dans sa cave pour y réaliser un prototype – en bois – de sa nouvelle invention, le système de fraisage manuel par copiage. Deux ans plus tard le modèle commercialisable était prêt.
 
Grâce à sa stratégie qui consista à présenter le système en montrant d’abord les résultats qu’il permettait d’obtenir, et grâce à la réputation qu’il avait acquise avec ses autres inventions et ses diverses conférences, Enrico Steger parvint à susciter un vif engouement pour ce système de fraisage manuel de la zircone. Cette réussite tient surtout à la fraise. Il s’agit d’une fraiseuse pour zircone facile à manipuler, peu coûteuse, qui permet de réaliser les pièces prothétiques qui étaient jusqu’ici irréalisables, parce que très compliquées (bridges de 14 éléments par exemple). Si bien que la crainte qu’Enrico Steger avait au départ (crainte que son système de fraisage manuel ne soit pas accepté par les prothésistes) fut vite dissipée : en effet, les ventes de ce système explosèrent, si bien que très vite la cave fut remplacée par la société « Zirkonzahn ».
Enrico Steger a l’esprit trop créatif pour s’arrêter en si bon chemin. Lui et son équipe de 40 « têtes chercheuses » réparties aux quatre coins de la planète cogitent sans relâche sur de nouvelles solutions : ainsi, Zirkonzahn vient de concevoir son propre système à presser la zircone, ainsi que de nouvelles fraises d’encore meilleure qualité. Les prochaines innovations Zirkonzahn porteront sur l’implantologie. « Je suis un passionné de technique, et ne suis vraiment satisfait que lorsque j’ai réussi à concrétiser la nouvelle idée que j’ai en tête » explique Enrico Steger. C’est aussi lui qui conçoit les emballages des produits, lui qui a conçu le bâtiment et le site Internet de son entreprise. Dans ces différentes tâches de conception, il se laisse guider par les ambiances, les tendances, l’esthétique. Enrico Steger : « Vous savez, concrétiser ses idées amène à être créatif dans une foule de domaines. Vraiment ! J’ajoute que j’ai simplement eu la chance d’être un peu meilleur que d’autres dès le départ, et d’avoir su progresser ». Les bons résultats financiers de sa société (Zirkonzahn) lui permettent aujourd’hui de concrétiser ses nouvelles idées sur le champ, sans devoir attendre d’avoir l’argent pour le faire… Cela lui est d’autant plus facile qu’il préfère, comme il le dit lui-même, investir dans de nouvelles machines qui lui permettent de concrétiser ses idées, plutôt que dans des objets de luxe. Bref, il préfère contribuer à faire bouger le monde.

En se servant de sa tête et de ses mains !